Depuis maintenant environ deux ans, je passe l’essentiel de mes sorties photos la tête à vingt centimètres du sol pour scruter un monde que je ne connaissais pas et qui,aujourd’hui, me fascine. La vie du sol est impressionnante à sa manière et lorsqu’on prend le temps de l’observer, on y découvre un environnement très riche. La vie est présente partout sur Terre et souvent à notre insu. Cette nature microscopique, parfois issus des prémices de la vie sur Terre, continue de se développer et d’occuper une multitudes d’habitats, parfois mis en péril par les activités humaines, comme beaucoup d’autres organismes. Cette vie, lorsqu’on prend le temps de s’y intéresser, est belle, intrigante, fascinante mais également cruelle. Les mécanismes de la vie sauvage sont ici bien présents et on s’en rend vite compte à observer ce petit monde car la loi du plus fort, du plus rapide, du plus discret et de la masse font foi. Nous sommes presque au début de la chaine alimentaire car ces petites créatures s’alimentent d’algues, bactéries, champignons microscopiques et divers matières organiques. Ils contribuent activement à l’équilibre général de la macrofaune et indirectement à la biodégradation des matières organiques notamment en milieu forestier où l’activité est très intense. Ils ont un rôle très important pour l’environnement et servent de bio indicateurs de la santé des sols.
Les collemboles sont des petits arthropodes que l’on rencontre au sol et sur les plantes basses. Leur taille varie de 0.2 mm à 4 mm. Ils ont longtemps été classés parmi les insectes, mais malgré leur six pattes, ils ont été séparés et classifiés dans l’embranchement des Hexapoda. Ces animaux appartiennent à la mésofaune. On divise les collemboles en quatre ordres : les Neelipeona, Symphypleona, les Poduromorpha et les Entomobryomorpha. Ces deux dernières années, je me suis principalement concentré sur l’ordre des Symphypleona. Leur corps globuleux et leurs motifs variables et colorés m’ont séduit. J’ai donc réuni mes observations photographiques à travers deux planches sous format poster pour montrer la diversité et l’incroyable richesse que nous pouvons observer au sol dans le revers d’une feuille morte, entre quelques graviers au bord d’un chemin ou dans le sable d’une dune.
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Un article plus spécifique sur les habitats serait utile, en réponse aux demandes que je reçois souvent sur la manière de les observer et où les trouver: je vais donc donner quelques pistes. Par principe, ils sont partout, de l’Antarctique à l’Arctique. Cependant, nos territoires européens moins extrêmes permettent d’observer un grand nombre d’espèces en toutes saisons. Environ 3000 espèces pourraient être présentent rien qu’en France. Généralement, les collemboles ont besoin de milieux humides, et même parfois aquatiques pour certaines espèces.
Les espèces les plus faciles à observer se rencontrent au début de l’automne jusqu’à la fin du printemps. Les premières observations peuvent se faire dans votre jardin, ou en lisière de forêt. Il n’est parfois pas nécessaire de courir bien loin pour voir les espèces les plus communes. Comme pour toute recherche ou intérêt pour un groupe d’animaux, il faut varier les habitats et les saisons pour espérer observer d’autres espèces, plus rares ou même inconnues de la science ! L’été n’est pas en reste: certains collemboles vivent dans les plantes basses, les brindilles grillées par le soleil et également dans les zones rocailleuses. Au coeur de l’hiver, plusieurs espèces peuvent être observées car les collemboles possèdent une très bonne résistance au froid (hémolymphe antigel) et à la neige.
Pour illustrer mes propos, j’ai réalisé un document regroupant plusieurs espèces et leur période d’observation sur l’année. La phénologie peut varier en fonction de votre région et probablement du climat de l’année en cours (sécheresse, grand froid). Le document sera mis à jour au fur et à mesure de mes observations et si vous souhaitez partager les vôtres, n’hésitez pas à me les communiquer. Phénologie des collemboles de France (PDF) ou Phénologie des collemboles de France (Google Docs)
Ces animaux aussi petits soient-ils sont très photogéniques mais demandent un matériel macrophotographique adapté. Selon vos objectifs personnels, qu’ils soient artistiques ou naturalistes vous devrez vous équiper en conséquence. Cela ne doit pas vous empêcher, de réaliser vos premières observations en scrutant les feuilles mortes tombées au sol dans une forêt ou les abords d’une prairie ou d’une mare. Ce monde fascinant devient très vite addictif !
Mes photos sont réalisées dans le milieu naturel avec un Canon Eos 5D MArk IV et l’objectif macro mp-e 65 mm f/2.8 permettant un grossissement de 1:1 à 5:1. Régulièrement j’ajoute un complément optique (bagues ou extender) pour dépasser le grossissement maximal natif du mp-e (x5). Dans ces conditions, un apport de lumière (fixe ou flash) devient nécessaire.
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