La macrophotographie met en lumière le minuscule qui nous entoure, qu’il soit d’origine animal, végétal, fongique ou inerte. Cette discipline offre des détails difficiles à voir à l’œil nu. Elle nous plonge dans un univers étrange et fascinant avec des reliefs et des couleurs parfois inattendues. Découvrez quelques informations techniques sur mon matériel et mon usage.
Le rapport de grossissement en macro est compris entre 1:1 et 10:1. C’est à dire qu’un sujet d’un centimètre en taille réel occupera l’équivalent d’un centimètre sur le capteur d’un appareil photo plein format (24x36mm). Au delà du rapport 10:1, on parle de micrographie réalisé par des systèmes optiques de microscopes.
Des objectifs photos dédiés à la macro
Mes photos sont réalisées avec l’objectif CANON EF 100MM F/2.8L MACRO IS USM pour les espèces de quelques centimètres. Il permet d’avoir une distance de mise au point intéressante pour ne pas effrayer le sujet et le laisser respirer dans la composition de l’image.
Je voue une véritable passion pour la mésofaune et cela exige de forts grossissement afin de s’immerger en plein cœur de ce petit monde. J’utilise l’objectif spécifique : CANON MP-E 65MM F/2.8 1-5X MACRO PHOTO pour des sujets inférieurs à un centimètre ou pour montrer un détail spécifique.
Les utilisateurs des autres marques auront la possibilité d’utiliser l’objectif Laowa 25mm F2.8 2.5-5x Ultra Macro avec la bonne monture (Canon, Nikon, Sony, pentax).
Afin d’obtenir des grossissements encore plus élevés que les caractéristiques natives du mp-e 65 mm, j’ajoute des tubes d’extension ou un doubleur de focale SIGMA me permettant d’obtenir des grossissements de x8 à x10.
Les tubes d’extension augmentent la distance des lentilles de l’objectif avec le capteur du boitier. J’atteints un grossissement d’environ 6:1 comme l’illustration le montre ci dessous.
Complément optique pour du x8 ou x10
Le doubleur de focale me permet d’obtenir un grossissement plus important avec sa structure de lentilles. Il offre un avantage de structure sur le boitier avec une sensation de robustesse. Il faut tout de même savoir deux choses : en premier lieu, cela augmente le poids du setup. En second lieu, les forts grossissement obtenus sont très gourmands en lumière et le vignettage impose un recadrage de l’image.
En complément d’information, j’ajoute que la distance de netteté devient très courtes (2 à 5 cm environ). La profondeur de champ est très sensible avec quelques millièmes de millimètres. La nécessité d’avoir un apport de lumière devient indispensable (spot Leds, Flash et sensibilité ISO élevée). Malgré la nécessité d’apporter de la lumière, celle-ci devra être diffusée pour une qualité d’image supérieure.
Focus manuel, pas le choix
Je rappelle que l’objectif mp-e 65 mm ne possède pas d’autofocus et la mise au point doit être faite manuellement. Dans tous les cas, ces forts grossissement imposent un focus ultra précis et donc fait à l’œil. Cela devient encore plus exigeant pour un sujet mobile.
Il devient obligatoire de se rapprocher petit à petit du sujet dans l’axe pour éviter de se disperser et être noyé dans le flou. Ces forts grossissements nous perdent un peu dans l’espace et demandent un peu d’habitude pour prendre ses repères. Il faut imaginer à quel point chaque petits éléments devient gigantesques. Le rapport d’échelle est très déroutant. Il n’y a que sur le terrain que l’on peut en prendre parfaitement conscience.
Fort grossissement, une image explicite
Afin de mieux visualiser ces rapports d’échelles, j’ai réalisé une session photo avec deux collemboles. Le but est d’illustrer leur taille sur un objet du quotidien. Je précise qu’il s’agit d’une exception car j’effectue mes photos sur le terrain sans déplacer mes sujets.
J’ai regroupé deux espèces sur la même image pour montrer la taille qu’ils représentent en comparaison avec l’ allumette (standard : 41,5 x 2,0 x 2,0 mm). Par ailleurs, cela matérialise l’écart de taille entre les deux espèces. La première est Dicyrtomina saundersi avec 1,5 mm et la seconde Sminthurinus trinotatus avec 0,5 mm.
Apport de lumière et stabilisation
La macrophotographie à fort grossissement devient très exigeante en lumière et stabilisation. L’utilisation d’un flash permet de fermer le diaphragme pour augmenter légèrement la profondeur de champ et gagner en vitesse d’obturation. Ainsi on limite les flous de vibrations ou les tremblements. Je photographie les collemboles à mains levées. J’utilise un apport de lumière (flash ou Leds) lorsque je souhaite plus de détails et un portrait plus serré sur l’animal.
Un trépied peut aider mais il doit être ultra stable et le déclenchement doit se faire sans tremblements ! Une télécommande ou un déclenchement piloté avec smartphone permet alors de limiter les vibrations. C’est très sensible et le sujet devra être quasiment immobile !
Personnellement, je n’arrive pas à utiliser de trépied qui limite la liberté de suivi. Dans ce cas, il est indispensable de stabiliser en verrouillant sa position au moment du déclenchement. En conséquence, un bean bag ou des appuis au sol permettront de stabiliser fortement le matériel.
Photographier sans apport de lumière artificielle est difficile mais ce n’est pas impossible. Il faudra ajuster les réglages du boitier et le rapport de grossissement. Les photos auront un aspect différent permettant d’exprimer plus de créativité.
La possession du matériel adéquate est une chose mais trouver ses sujets en est une autre. Je t’invite à poursuivre ta lecture de ce petit dossier. Il permet d’avoir des indications sur l’observations des araignées sauteuses de France métropolitaine et si les collemboles t’intéresse, tu en apprendras davantage en parcourant cet article.