Jeudi dernier, la pluie a cédé la place à un froid sec, offrant une belle journée ensoleillée. J’ai saisi l’occasion de cette météo agréable pour une sortie en milieu d’après-midi en direction de la forêt de Nuaillé-Chanteloup, muni de mon équipement photo. Ce massif forestier est un domaine privé ayant quelques chemins communaux, les promeneurs y sont « tolérés ». Les guillemets soulignent que ce n’est pas toujours serein, mais passons !
Je suis parti sans objectif photographique précis. Je souhaitais simplement profiter d’une lumière douce au coucher de soleil. En choisissant une piste en direction de l’ouest, j’ai délibérément fait face au soleil. J’évoquais ne pas avoir d’objectif. Néanmoins, j’avais l’espoir de voir des chevreuils. Ces rencontres simples sont particulièrement satisfaisantes sans les perturbations de la chasse ou des coupes de bois. Dès lors, je peux vaquer en toute quiétude et apprécier le silence de la forêt entrecoupé des chants d’oiseaux.
Afin de limiter le dérangement, J’ai progressé à pas feutrés sur les pistes forestières rectilignes de la forêt. Mon regard balayait de gauche à droite tandis que je tendais l’oreille pour capter le moindre mouvement ou craquement. En parallèle, j’étais attentif à l’ambiance distillée par la lumière. C’était aussi l’occasion pour moi de faire quelques expérimentations photographiques (surimpression, vitesse lente).
Désormais, les arbres ont perdu toutes leurs feuilles. Toutefois, la majorité des essences présentent dans la parcelle que je parcourais ce jour-là étaient constituées de pin. Les fougères étaient brunes et couchées suite aux bourrasques et précipitations récentes. Une légère brume permettait de voir les rayons de lumière s’infiltrer dans le sous-bois. L’ensemble révélait une belle atmosphère.
Après cet intermède, j’ai repris ma progression en silence, toujours habité par l’espoir de voir des animaux sauvages. C’est alors au croisement de deux pistes forestières, que mon vœu a été exaucé ! Une chevrette me tournait le dos à environ 80 mètres, pâturant l’herbe tendre du chemin. La lumière éclairait tout un flan de l’animal mais sa tête restait dans l’ombre. Patiemment, j’ai attendu qu’elle relève la tête pour déclencher sans qu’elle prête attention à moi. Côté matériel, J’utilise le Sigma Contemporary 150-600 mm f/5-6.3 sur un boitier Canon R7 pour ce type de photos.
Poursuivant mon observation, la chevrette, bien qu’intriguée par ma présence au loin, ne prenait pas la fuite. Au contraire, comme souvent, elle fait sa curieuse. Elle réalisera encore quelques pas vers moi. Totalement à découvert, j’avais la crainte d’être rapidement démasqué. Par chance, j’était à bon vent et complètement figé. Après quelques temps passé en sa compagnie, elle s’est éloignée tranquillement dans le couvert forestier, échappant à mon indiscrétion.
Dès lors, j’ai profité pour me positionner avec un peu plus de confort au sol. En étant plus discret, peut-être pourrait-elle se décider à revenir dans le chemin. Ce sera finalement une autre chevrette qui sortira de la parcelle d’en face. Peut-être deux sœurs qui ne s’éloignaient pas l’une de l’autre. D’ailleurs, la chevrette a traversé tranquillement le chemin en prenant la même direction que la précédente.
Au fur et à mesure de ma progression, l’intensité du soleil a diminué, laissant place à une lumière aux teintes chaudes. J’ai choisi de longer la lisière de la forêt pour retrouver plus de lumière. Intérieurement, je me suis dit qu’il serait bien l’heure d’apercevoir une chouette ou un hibou, en vain ! Néanmoins, j’ai profité des silhouettes des arbres dessinés par le contre-jour. C’était simple et joli.
Puis enfin, mon regard a été captivé par une des allées de la forêt. Les ombres froides gagnaient la partie fractionnant en deux la forêt. Cette dernière sera bientôt totalement plongée dans l’ombre. Là aussi, mon imagination allait bon train. En effet, j’espérais tellement voir un chevreuil ou mieux un cerf traverser le chemin. Je me contenterai de cette image et de cet instant jusqu’à une prochaine sortie qui sait, elle sera peut-être plus fidèle au tableau que j’imaginais.
Mon chemin de retour contournera les bords de la forêt. C’est ainsi que je pourrais profiter au mieux des dernières lueurs car en effet le soleil rougeoyant s’infiltrait à travers le sous-bois. Jouant des contrastes entre les tons froids et les tons chauds, l’atmosphère de la forêt changeait encore un peu plus dans un silence absolue.
La journée s’est terminée sur ces belles notes, content de ma sortie. Ce fut une double satisfaction, celle d’une belle rencontre avec les chevrettes et puis celle de ne pas les faire fuir. Bien que j’aurais apprécié plus de proximité, prendre le temps de les observer dans une belle lumière était l’essentiel. Il me tardait dès lors de charger les photos et de revivre cette promenade en forêt de Chanteloup.
J’ai réalisé d’autres photos dans ce massif forestier que tu peux voir en suivant ces liens :
- Silence rompue (Photo du mois – Novembre 2022)
- Boutique : Collection spéciale Ambiance d’Automne
Marie Louise Huskens
Heel mooie foto’s gemaakt in het magische bos. Prachtig licht en het hertje tegenkomen is zeker een hoogtepunt van de wandeling…
Groeten van Marie Louise.
AquaNat
Hi Marie, Indeed, a very pleasant moment in beautiful light. It’s very good for the mind. Thank you very much.
Best regards
Jerome